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Voyager, c'est bien utile.
6 décembre 2009

Sur un rythme lent...

Affligeant. J'observais ma guitare posée, là. Et je m'imaginais, un stylo à la main, écrivant. J'imaginais dès lors les courbes des lettres se former, s'entrelacer, se heurter parfois pour donner du sens. J'imaginais le papier se noircir de mot... Pour l'instant, ma guitare est toujours désaccordée; mon stylo n'as plus d'encre, et mon imagination flétrit.

- SANS TRANSITION -

J'ai toujours voulu avoir un destin. Vous savez, cette idée selon laquelle une vie est déterminée d'avance, Oedipe roi et tout. Justement, je veux que mon destin soit tragique. En fait, je veux souffrir. Que chaque jour soit un supplice, que je sois en larmes, vidée, crevée. Que les choses se déroulent toujours de façon tragique. Que le cours des événements m'échappe, que la réalité s'abbate sur moi. Que le patos caractérise ma vie. Qu'à ma vue, les passants se disent "mon Dieu comme j'ai de la chance". Qu'à l'évocation de mon nom, les personnes tremblent d'effroi, esperant ne jamais avoir à subir ce que j'ai subi. Je veux que ma douleur soit si forte, si aiguë, si mordante qu'aucune Mort ne pourrait y remédier. Je voudrais que l'instant qui corresponde à ma vie se forge dans le marbre de la souffrance. Je veux être confrontée à des choix douloureux, à des dilemmes atroces. Je veux de l'injustice, de l'hypocrisie, de la tromperie, du mensonge, du mépris. Je veux que la lourdeur du style, l'emphase, tous ces sentiments de hautes-volées s'associent à moi. Je veux être Andromaque, Bérenger, Phèdre, Bérénice, Emma Beauvary ... En fait, oui. J'accepte tout mais...

QU'ON SE SOUVIENNE DE MOI.

Contre-point : Je me meurs ! Ah, oh, uh. C'est horrible, bla bla bla.

 

C'est drôle. Il m'arrive en fait de penser qu'être malheureux a ses avantages : on est jamais déçus, puisque cela ne peut pas être pire. Finalement, l'optimisme est inhérent au malheur.

Nous sommes tellement obsédés par la défintion, la poursuite du Bonheur, que l'on finit par oublier la bonne vieille méthode qui consiste à définir ce que telle chose n'est pas; pour trouver ce qu'elle est. En ce sens, faudrait-il réfléchir à la conception du malheur ? Elle me parait tout aussi épineuse, tout aussi complexe que celle du Bonheur. Opposer ces deux concepts est peut-être réducteur, contestable, mais pour l'instant je ne trouve pas d'autre alternative. A suivre.

 

ecosse_whitaker430

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