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Voyager, c'est bien utile.
11 décembre 2009

Insociable sociabilité.

revolution_de_1830___combat_devant_l__hotel_de_ville___28

 

Pauvre idiot.

As-tu seulement pris la peine de regarder autour de toi ? Mais que fais-tu au juste ? C'est surprenant, cette désinvolture maitrisée. Agir bon sang, agir. Tiens, prends cette orange et épluche-là. Il me semble que ce n'est pas bien compliqué, elle est plutôt ronde et m'as l'air juteuse. Quoi ? Tu as peur que tes mains sentent le fruit ? Maintenant, il est temps pour toi de tenir tes promesses. Tu sais moi je suis un peu comme tout le monde, j'essaye vois-tu, j'essaye. Toi tu reste planté là comme un vieux con. Ne me mens pas, je t'ai entendu tout à l'heure. Malheureux, tu hâlete... N'essaye pas de m'attendrir, avec moi ça ne prends pas. Avec moi, ça ne prend jamais. Pourquoi faut-il toujours que je me mette à pleurer ? Pourquoi faut-il toujours que je m'interroge sur ce qui nous blesse tous les deux ? Je suis stoïque. Quand tu fréquente ces bordels, je m'arrache facilement à la réalité en fumant ce qu'il me reste d'esprit. Ce n'est pas parce que je te hais par dessus tout qu'il t'es permis de t'attacher à moi. En fait, jouisseur mais pas dupe, tu sais comment t'y prendre. Mais tu es un vieux con hein ? Ta jeunesse s'envole et, en plus tu prends du ventre. Ah ! Ta présence est putride, tes sourires sont cripsés, ta voix est insupportable, tes regards sont mièvres et, en plus tu oses rêver. Mais vraiment, tu ne change pas. Tu ne t'améliore pas. Tu es faible, je te le dis. Est-ce qu'un jour tu daignera t'en rendre compte?J'en doute encore, arrogant comme tu es. Permets-moi simplement d'éclaircir encore des points qui te paraissent obscurs : tu fais des projets ? Ils sont vains. Tu crois en Dieu ? Hypocrite. Tu as des amis ? Soyons serieux. Mais tu as de l'allure et de la conversation. Toi ce qui te plait c'est la préciosité. Tu aimes bien te vautrer dans le non sens. Ah oui, "la dualité de l'homme" comme tu dis, connerie. Tu aimes hésiter aussi, pour ça tu as un talent inconsidéré ! Quand tu doutes, c'est presque épique. Enfin, tu joues très bien le rôle du paillasson (admiratif) à 2 euros 50 de chez Carrefour. Tu tolère parfois l'humanité même si cela t'ennuies profondément. Et pourquoi ? Parce que, et c'est ce que tu me répète assez souvent d'ailleurs : " Je ne peux pas le souffrir et pourtant je ne puis m'en passer ". Espèce d'ignard ! Comme si, l'espace d'un instant, tu savais manier des instruments aussi complexes et profonds que la compassion. D'ailleurs, la dernière fois on a tellement bu qu'on s'est vite retrouvés dehors à gueuler dans le froid "Bande de pourris ! Savates du bon Dieu ! ". Mais jamais, jamais, tu ne t'es souvenu de cette scène, parce que tu n'es pas entier. Quelle ordure tu fais, quelle ordure. En fait, l'ironie dans tout ça, c'est qu'au fond, je suis aussi une belle ordure. D'après toi en tout cas.Tu m'as conduite dans un bar qu'on surnomme "Le légitime", c'était un moyen de me montrer ton bon goût des choses. Tu m'avais promis qu'au légitime, on trouverait des hublots à travers lesquels on pourrait voir en hiver, la pluie ou la neige tomber. Tu m'y a emmené en plein mois d'août. C'est avec rage que je me comporte avec toi comme d'humain à humain, tu comprends ? Tu te souviens de ce mot Allemand que tu tentais de me faire apprendre à tout prix ? J'ai bon coeur tu sais, mais je ne veux plus aucun détail en tête. Aucun ! Le mois de mai s'est bien moqué de moi et je prends d'assaut avant toi, en étant complètement hystérique, la barrière qu'on passait souvent ensemble pour aller au parc fermé après 23 heures 31. 

Et, par un mystère aussi impénétrable que l'immaculée conception, tu me hantes. 

 

N.B : l'Être factice, animé par une certaine frénésie, écrit.

 

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